Monday, April 23, 2012

Girard on the FN Vote

Bernard Girard has a brilliant analysis of the FN vote. It is not the "popular classes" in general that voted for the extreme right, he argues, but the periurban classes living near smaller provincial towns:
Ces classes populaires ont en banlieue, dans la région lyonnaise, en Ile de France, massivement voté à gauche. Ce sont les classes populaires installées dans la périphérie des petites villes de province qui ont apporté leurs voix au Front National. Or, ces électeurs ne sont pas confrontés à l'immigration mais à un triple défi :
- la dégradation des services publics dans les zones rurales qui rend leur vie quotidienne beaucoup plus compliquée, beaucoup plus chère (il leur faut prendre la voiture pour poster une lettre, emmener les enfants à l'école, faire des courses…),
- l'effritement du tissu industriel : ces salariés travaillent dans des PME qui connaissent de vraies difficultés de financement, qui n'ont pas de perspective de croissance, dont la compétitivité s'étiole. Lorsque dans l'une de ces villes, une usine ferme, ce sont des dizaines voire des centaines de salariés qui sont condamnés au chômage ou au déclassement (travailler dans un supermarché quand on a été ouvrier est vécu comme un déclassement professionnel),
- l'effondrement de leurs stratégies de promotion sociale largement basées sur l'achat d'une maison individuelle dans un lotissement bon marché, donc éloigné des centres ville. La perte d'un emploi, un divorce, la perte d'allocations du fait du départ d'un enfant… sont autant de catastrophes économiques dont ils ne peuvent se sortir.

UPDATE: More on this theme from Le Monde:
Une étude Ipsos sur la sociologie des électorats, réalisée du 19 au 21 avril, confirme le pouvoir d'attraction de Marine Le Pen sur les 25-44 ans, qui sont le cœur de la population active. La candidate du Front national réalise son meilleur score (29 %) chez les ouvriers, où elle devance légèrement François Hollande (28 %) et largement Nicolas Sarkozy (18 %).
FRANCE RURALE
Géographiquement, c'est dans la France rurale et l'agglomération de Paris qu'elle est la plus forte. Lorsqu'on interroge ceux qui ont voulu voter pour elle, ils répondent à 67 % "qu'elle répond à leurs préoccupations" et à 55 % "qu'elle représente le changement". Ceux qui ont voté pour elle l'ont d'abord fait par"soutien à un candidat" (64%) plutôt que "par opposition" à un autre candidat (36 %). Et parmi les thèmes qui comptent le plus pour eux figurent l'immigration (62 %), l'insécurité (44 %) et le pouvoir d'achat (43 %).
Le 22 avril 2012 signe l'échec de Nicolas Sarkozy, son incapacité à rééditer l'OPA sur l'électorat lepéniste qu'il avait réussie cinq ans plus tôt. Le président sortant a tout fait pour le reconquérir, allant très loin sur les thèmes de la sécurité et de l'immigration, mais rien n'y fait : la déception suscitée par ses promesses non tenues sur le pouvoir d'achat apparaît rédhibitoire. "Il y a comme un sentiment de trahison", constatait, il y a quelques mois, Alain Mergier.

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